Portrait de l’écrivain autochtone en trickster : le miroir déformant de l’humour au service de la lutte décoloniale
Si les littératures autochtones francophones sont souvent et à juste titre dominées par le récit tragique des traumatismes coloniaux, l’écrivain et artiste multidisciplinaire wendat Louis-Karl Picard-Sioui soutient que l'humour, omniprésent dans le quotidien des peuples autochtones, est un outil puissant de résilience et de guérison, mais aussi de résistance décoloniale. À travers son œuvre, notamment les Chroniques de Kitchike, il incarne la posture du trickster, cette figure mythique du farceur transcendant les frontières morales et se situant au-delà du bien et du mal. Contestataire du nationalisme québécois, il ouvre le corpus culturel à de nouveaux récits aptes à dépeindre des réalités authentiques, dépassant les clichés fantasmés par l'Occident. Pour Picard-Sioui, la littérature est un moyen de réappropriation de l'histoire et de construction d'un vivre-ensemble inclusif capable d’assurer nos avenirs communs. Sa démarche artistique multidimensionnelle et engagée révèle le potentiel subversif et libérateur de l'humour, offrant ainsi de nouveaux horizons pour la littérature autochtone contemporaine.
Présentée avec l’Association des professeur·e·s de français des universités et collèges canadiens (APFUCC)