La colère médiévale et les débats contemporains
Les enseignements chrétiens médiévaux sur la colère peuvent-ils éclairer les débats contemporains sur l'utilité de la colère dans le discours public ? Il n'y a pas si longtemps, l'adjectif "médiéval" était appliqué dans les médias populaires à la rage incontrôlée, qui s'opposait à la retenue éclairée et moderne, à la grande colère des médiévistes. Aujourd'hui, la colère est à la mode et constitue un signe de libération moderne. Des deux côtés de l'échiquier politique, les discours de colère et de punition sont amplifiés par les médias sociaux et s'infiltrent même dans les universités. Pourtant, tout le monde ne pense pas que la colère est « cool. » Le débat sur la légitimité de la colère remonte à des millénaires. Des penseurs de premier plan, comme Martha Nussbaum et Myisha Cherry, se réfèrent encore à Aristote et aux stoïciens, mais passent sous silence les riches traditions intellectuelles et culturelles médiévales sur la colère. Au lieu d'être irrité par cet affront, ce médiéviste va docilement offrir ses observations sur la façon dont le débat actuel pourrait être enrichi en devenant un peu médiéval sur le sujet de la colère.