Tka Pinnock (elle)

Nominé.e.s par les associations savantes membres de la Fédération des sciences humaines, les Prix du mérite des cycles supérieurs du Congrès 2022 récompensent des étudiant.e.s diplômé.e.s exceptionnel.le.s qui présenteront leurs travaux au Congrès des sciences humaines.

Photo of Tka Pinnock, CGMA recipient

 

Parlez-nous de vous.

Doctorante, Département de politique, Université York

Mes intérêts de recherche se situent au croisement de l’économie politique féministe, de l’écologie politique et des études sur le développement critique, où j’explore la façon dont les travailleurs marginalisés dans les pays du Sud perçoivent les conditions du développement économique et y réagissent, en utilisant le secteur du tourisme en Jamaïque comme étude de cas.  

Indiquez la ou les associations savantes dont vous êtes actuellement membre.

Association canadienne d’études du développement international

Association canadienne de science politique

À quelle(s) conférence(s) allez-vous participer ou assister?

Association canadienne d’études du développement international

Quel est le titre de votre présentation au Congrès 2022?  

Je présente un article intitulé : « Développement et insécurité humaine : le cas du secteur du tourisme en Jamaïque ». J’organise et je préside une table ronde avec quatre merveilleux.euses chercheur.euse.s et enseignant.e.s : « The classroom as political? Teaching ‘Development’ for Decolonial Imaginations, Radical Futurities, and Global Justice ».

Comment décririez-vous la recherche que vous présenterez au Congrès 2022?

Le tourisme est un secteur important dans l’économie de la Jamaïque. Il est tellement important qu’en pleine pandémie de COVID-19 au milieu de l’année 2020, le ministre du Tourisme a déclaré que l’ouverture des frontières aux touristes était « une question de vie ou de mort sur le plan économique ». Pourtant, de nombreuses personnes vivant et travaillant dans des villes touristiques – principalement des Afro-Jamaïcains – ne bénéficient pas de la richesse dans le secteur. Au lieu de cela, elles ont perdu leurs moyens de subsistance et les stratégies liées à ces moyens. Je défends l’argument selon lequel le travail de l’État en vue d’assurer le développement économique par le tourisme entraîne des insécurités pour les travailleurs marginalisés et les communautés pauvres qui sont considérés comme des obstacles au progrès.

Comment la recherche que vous présenterez s’inscrit-elle dans le thème du Congrès 2022, Transitions?

Le thème « Transitions » nous demande de nous interroger sur le point de départ de notre transition, l’objectif de cette transition, et la question de savoir s’il y a réellement une transition. Bon nombre des études et pratiques de développement international se concentrent sur la façon dont les pays du Sud peuvent faire la transition entre leur situation économique actuelle et une situation plus développée. Les chercheur.euse.s en développement critique mettent l’accent sur le peu de changements apportés au système mondial, de telle sorte que les pays riches demeurent riches et que les pays pauvres demeurent pauvres. Ma présentation étudie la manière dont les pays en développement à la poursuite du développement économique – à la poursuite du changement – finissent souvent par exacerber l’insécurité et la marginalité de ceux qui sont déjà en marge. Autrement dit, ce qui, à nos yeux, constitue un « progrès » dépend de la disponibilité, de la dépossession et de l’exploitation des populations et des communautés marginalisées. 

Quelle est votre partie préférée de l’expérience du Congrès?

J’ai participé et donné une présentation pour la première fois en 2021, et même si c’était sous forme virtuelle, j’ai été sensible à la mobilisation des participants dans les présentations et à leur intérêt pour ces dernières, et ils m’ont impressionnée.

Partagez vos attentes concernant le Congrès 2022.

J’espère que lors du Congrès 2022, en notre qualité de chercheur.euse.s, de praticien.ne.s et d’enseignant.e.s, nous allons poursuivre le travail important consistant à prendre en compte les inégalités systémiques dans le milieu universitaire, ainsi que dans la société au sens plus large que nous tentons de changer grâce à nos recherches et à notre production de connaissances, et à remédier à ces inégalités.  J’ai également hâte de rencontrer mes pairs et mes collègues plus expérimentés et d’engager le dialogue avec eux; ils font un travail excellent et important au chapitre du développement international. Le Congrès offre un espace où je peux apprendre et repousser les limites de mes propres travaux.