Oleksii Rudenko (il/lui)

Nominé.e.s par les associations savantes membres de la Fédération des sciences humaines, les Prix du mérite des cycles supérieurs du Congrès 2022 récompensent des étudiant.e.s diplômé.e.s exceptionnel.le.s qui présenteront leurs travaux au Congrès des sciences humaines.

Photo of Oleksii Rudenko, CGMA recipient

 

Parlez-nous de vous.

Oleksii Rudenko, doctorant en histoire, Université d’Europe centrale (Vienne) et doctorant en visite, Université de Vilnius. À l’heure actuelle, je fais également du bénévolat pour l’armée ukrainienne. Mes recherches se concentrent sur le mythe de l’origine/la création dans les débuts de la période moderne en Lituanie, Pologne et Ruthénie. Je m’intéresse à la cartographie de la Renaissance, à l’ethnographie, au transfert culturel, ainsi qu’à l’histoire des connaissances.

Indiquez la ou les associations savantes dont vous êtes actuellement membre.

  • ASEEES – Association for Slavic, East European and Eurasian Studies
  • SHERA – Society of Historians of Eastern European, Eurasian and Russian Art and Architecture
  • CRS – Center for Religious Studies, Université d’Europe centrale

À quelle(s) conférence(s) allez-vous participer ou assister?

Société canadienne d’études de la Renaissance 

Quel est le titre de votre présentation au Congrès 2022?    

Le pouvoir de l’histoire : l’Europe de l’Est comme El Dorado de la Renaissance

("The Power of the Story: Eastern Europe as Renaissance El Dorado")

Comment décririez-vous la recherche que vous présenterez au Congrès 2022?

Dans le cadre de mes recherches, j’examine les mythes et les stéréotypes existant dans « l’Ouest » concernant les étrangers familiers – les peuples d’Europe de l’Est à l’ère des transitions et des changements des paradigmes du savoir. Je vais examiner la représentation de l’Europe de l’Est comme solution de rechange à l’El Dorado et comme contrepartie de l’Amérique plus proche de l’Europe de l’Ouest sur la base de plusieurs textes, et surtout des cartes qui ont formé l’image de la région aux quinzième et seizième siècles.

Comment la recherche que vous présenterez s’inscrit-elle dans le thème du Congrès 2022, Transitions?

Le début de l’époque moderne était une période de changements et de transitions – dans l’imagination et la représentation spatiales du monde. Le lieu de l’Europe de l’Est était encore indéfini et en cours de négociation à ce moment-là : n’étant ni une terre inconnue lointaine (comme l’Amérique), ni une partie intégrante de l’Europe de l’Ouest catholique, les terres de Ruthénie (l’Ukraine et le Bélarus modernes) et la Lituanie ont attiré de nombreux voyageurs et géographes qui ont soit suivi les anciens stéréotypes concernant la région et ses trésors, ou qui ont favorisé leur propre représentation qui, à son tour, a créé de nouveaux mythes concernant l’Europe de l’Est.

Partagez vos attentes concernant le Congrès 2022.

J’espère un échange intellectuel dynamique, mais plus important encore, j’espère amener la dimension de l’Europe de l’Est – qui est à la fois européenne et mondiale – dans les études sur la Renaissance qui omettent fréquemment cette région ou la présentent comme une exception plutôt que la normalité. Je soutiens que l’Europe de l’Est n’était pas détachée de la Renaissance en Europe de l’Ouest; bien au contraire, elle y a contribué et a créé sa propre vision de la « normalité ». Étant donné l’agression de la Russie à l’encontre de l’Ukraine, il est nécessaire également de décoloniser les études slaves et d’Europe de l’Est, et j’aimerais aussi prêter attention au fondement méthodologique de cette décolonisation.