Salon du livre de Montréal: la passion des livres

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28 novembre 2013

Jessica Clark Fédération des sciences humaines

J’ai passé le vendredi et le samedi de la semaine dernière au Salon du livre de Montréal. Si vous n’avez jamais eu l’occasion de vous y rendre, la manifestation – la première en importance au Québec – est absolument incroyable. D’autres Salons sont organisés chaque année au Québec – véritable réseau d’événements qui mettent le public en contact avec les livres et les auteurs qu’ils aiment. Au Salon de Montréal, les éditeurs, les auteurs et les lecteurs occupent l’immense salle d’exposition de la Place Bonaventure, avec des milliers si ce n’est de millions de livres à fureter. Ce n’était pas ma première visite, mais je suis chaque fois renversée par l’énergie et l’enthousiasme qui y règnent.

J’étais allée au Salon à la rencontre des éditeurs qui sont partie prenante du programme Prix d’auteurs pour l’édition savante. J’ai pu m’entretenir avec plusieurs éditeurs de langue française et, comme toujours, j’ai été vivement impressionnée par la passion du métier qui les anime. Qu’il s’agisse d’éditeurs relativement nouveaux et avides d’établir la réputation de leur maison ou d’éditeurs chevronnés, orgueil de l’industrie, tous étaient clairement motivés par l’amour de l’écriture et de l’expression de grandes idées.

J’ai également assisté à une table ronde sur L'avenir du marché du livre au Québec. Lors de ce débat, un des intervenants a déploré la taille relativement petite du lectorat québécois et son apathie. En tant qu’anglophone, j’ai trouvé cette affirmation déroutante, voire en contradiction avec le contexte de cet événement extraordinaire. Rien de semblable n’existe, malheureusement, au Canada anglais! Je crois, pour ma part, que cette célébration annuelle du livre signifie que le Québec entretient avec la lecture une relation plus intime et une appréciation des auteurs qui diffère des autres régions du pays.

Tous peuvent se mettre en rang pour une séance de signature de leur auteur favori. Ce sont des gens comme tout le monde, des individus réels qui vous adresseront la parole pour une ou deux minutes en répondant peut-être à une question sur le personnage ou l’aspect de l’intrigue qui vous a séduit. Ce sont aussi des personnes familières, un proche, un ami ou un voisin qui vient de publier un livre de cuisine, une histoire locale ou une collection de poèmes. Et peut-être en raison de la « réalité » qu’acquièrent les auteurs dans ce contexte, l’écriture semble plus « accessible ». Ce n’est pas seulement le domaine exclusif d’un auteur qu’on idéalise, ne vivant que pour le mot juste et isolé quelque part dans sa mansarde. L’écriture est à la portée de tous. Toutes sortes de gens peuvent donc s’y adonner pour les raisons les plus diverses. C’est un acte digne de respect, d’admiration et de soutien.

C’est ce que l’on retient, à l’instar des signets et des livres d’images coloriés que tiennent dans leurs mains les nombreux enfants qui visitent le Salon accompagnés de leurs enseignants ou de leurs parents. « Moi aussi, peut-être, je le peux… ». Vous pouvez presque entendre ces pensées, pendant qu’ils traversent en essaim la grande salle bourdonnante d’animation.