Un point de plus pour nous! La Société historique du Canada (SHC) célébrera son 100e anniversaire ce printemps. Bien qu’ils soient artificiels, les centenaires nous donnent l’occasion de regarder à la fois en arrière et vers l’avenir. C’est ce qu’illustre le thème de notre programme : Repenser l’histoire.
Je me souviens encore de mon professeur d’histoire de première année qui nous expliquait que l’histoire est l’étude du changement au fil du temps. C’est aussi l’étude des événements ponctuels et des impasses, disait-il, mais au bout du compte, c’est l’étude du changement au fil du temps, le moyen de le mesurer, de lui donner un sens et de l’évaluer. Il a ensuite ajouté quelque chose que je n’ai jamais oublié. L’histoire elle-même change aussi au fil du temps, car nous découvrons de nouvelles preuves, nous posons de nouvelles questions et nous tirons de nouvelles conclusions.
Autrement dit, l’histoire a sa propre histoire.
Pour un jeune étudiant du premier cycle insouciant, c’était un concept pour le moins enivrant. Ça l’est toujours, d’ailleurs. De nombreuses façons, l’histoire de l’histoire a été au centre de ma carrière universitaire, ce qui fait du programme de la réunion annuelle de la SHC une pièce maîtresse : comment l’histoire a-t-elle changé, et quelle direction pourrait-elle prendre? De toute évidence, les questions liées à l’appartenance autochtone, au colonialisme, à la résilience, à la réconciliation, à la mémoire et à la décolonisation seront au centre des préoccupations des historiens au cours des prochaines années, tout comme elles sont au centre des préoccupations du pays. La bonne nouvelle, c’est que nous sommes en bonne position pour contribuer à cette conversation urgente, mais difficile. En fin de compte, si les historien.ne.s ne peuvent pas raconter le présent, qui le pourra?
Montée par le président de la SHC, Steven High, et par un comité d’historien.ne.s des quatre coins du pays, de St. John’s à Victoria, la programmation met en vedette plusieurs séances portant sur l’histoire des Autochtones, incluant un panel sur les biographies de femmes autochtones et une table ronde sur le livre prisé de Brittany Luby, Damned: The Politics of Loss and Survival in Anishnabe Territory. Il y a aussi plusieurs panels sur la place (ou sur le manque de place) accordée aux peuples autochtones dans la mémoire officielle. Cody Groat, par exemple, fera une communication sur les réactions des Autochtones face aux sites historiques et aux conseils des monuments, tandis que Jan Noel en fera une sur l’annulation de « grands hommes » du Haut-Canada.
Puisque nous célébrons notre 100e anniversaire, nous en profitons pour réfléchir, de manière critique, à nos 100 premières années : nous avons trouvé beaucoup de choses dans les archives, mais nous en avons manqué beaucoup aussi. Claudine Bonner, Jim Walker, Adele Perry et Allan Downey parleront du Canada noir, de la race, du colonialisme et de l’appartenance autochtone dans le cadre d’une table ronde sous le thème « Repenser l’écriture de l’histoire au Canada ». Et bien que personne n’ait l’audace de prédire de quoi sera faite la prochaine année, encore moins les 100 prochaines années, nous aborderons l’avenir du doctorat en histoire et de la pratique de la tradition orale dans un monde post-COVID.
Les changements climatiques sont aussi au programme. Comme je le dis aux étudiant.e.s de mon cours sur le climat, les changements climatiques changeront tout, y compris notre façon d’enseigner l’histoire. En fait, les historien.ne.s ont beaucoup à offrir. Heather McGregor, Sara Karn et Jackson Pind chercheront à déterminer ce que la pensée historique peut apporter à l’étude des changements climatiques.
Tout n’est évidemment pas désespéré. C’est un centenaire, après tout. Et que serait un centenaire sans un peu de célébrations? C’est pourquoi un hommage sera rendu à Franca Iacovetta, à sa carrière prodigieuse et à ses multiples contributions à l’écriture et à l’enseignement de l’histoire du Canada.
J’espère voir quelques-un.e.s d’entre vous en mai, même si ce n’est que virtuellement. Assurez-vous de vous inscrire au Congrès et consultez la liste des événements ouverts de la SHC. Je lève mon verre aux 100 prochaines années!

Que nous manque-t-il pour comprendre la guerre en Ukraine?
< Retour à la page d'accueil du balado Voir Grand Balado Voir Grand avec Natalia Khanenko-Friesen Bienvenue sur la page de notre balado Voir Grand, où l'on discute de quelques unes des questions les plus importantes de notre époque avec des chercheur...

Changement de mentalité : tout commence par la décolonisation

“But, where are you really from?”
In a keynote address to the Black Caucus of the Canadian Sociological Association, Dr. Debra Thompson (Associate Professor of Political Science and Canada Research Chair in Racial Inequality in Democratic Societies, McGill University) explored the...