Harini Rajagopal (elle)

Nominé.e.s par les associations savantes membres de la Fédération des sciences humaines, les Prix du mérite des cycles supérieurs du Congrès 2022 récompensent des étudiant.e.s diplômé.e.s exceptionnel.le.s qui présenteront leurs travaux au Congrès des sciences humaines.

Photo of Harini Rajagopal, CGMA recipient

 

Parlez-nous de vous.

Harini Rajagopal a terminé récemment son doctorat en enseignement des langues et littératie à la UBC. Ses intérêts de recherche comprennent les langues et l’alphabétisation dans la petite enfance et à l’école primaire, les littératies multiples, le transapprentissage linguistique équitable, la littératie critique, les études sur l’enfance et la formation des enseignants. Elle aime écouter des histoires pour créer des concepts pédagogiques collaboratifs et créatifs avec les enseignants et les enfants. 

Indiquez la ou les associations savantes dont vous êtes actuellement membre.

  • ACCLL
  • ACFE
  • CAREC
  • AERA
  • SCS

À quelle(s) conférence(s) allez-vous participer ou assister?

Présentation à la Société canadienne pour l’étude de l’éducation (SCÉÉ) – ACFE, CAREC et la Société canadienne de sociologie (SCS)

Quel est le titre de votre présentation au Congrès 2022?  

  1. Écouter des histoires : Collaborer avec des enfants et leur enseignant en vue d’explorer les répertoires de communication des jeunes bilingues émergents.

  2. Subversion ludique par des jeunes bilingues émergents : expériences d’agentivité multilingues et multimodales dans une salle de classe primaire

Comment décririez-vous la recherche que vous présenterez au Congrès 2022?

  1. J’ai collaboré avec des élèves dans une classe de deuxième et troisième année et leur enseignant pendant un an en vue de comprendre la manière dont les langues et les littératies dans le foyer des enfants pouvaient soutenir leur apprentissage à l’école. J’ai tout particulièrement interagi avec les enfants catégorisés comme apprenants anglophones – qui peuvent apparaître comme bilingues – et des pratiques conçues avec la classe pour saluer leurs langues et leurs capacités en dessin et en photographie. J’ai découvert que lorsque les processus collaboratifs, les diverses langues et les façons créatives d’interpréter étaient intentionnellement inclus en classe, ces élèves bilingues émergents trouvaient des façons ingénieuses de présenter leur apprentissage et leur identité. Cependant, ces processus ont été touchés par des inégalités en classe et culturelles auxquelles les élèves marginalisés sont souvent confrontés. En concevant des pédagogies inclusives, l’étude établit des liens entre diverses façons d’interpréter, met en lumière l’importance des relations, et les identités de compétence qui apparaissent par les histoires des enfants. 

  2. Cette présentation invite la conversation concernant l’utilisation de plusieurs langues dans les classes du primaire et tente de dissiper des perspectives de déficit des élèves bilingues émergents, souvent étiquetés comme des apprenants de langue anglaise. Je partage deux exemples de mon exposé dans une salle de classe de deuxième et troisième année qui met en lumière la façon dont les enfants ont utilisé un « discours ludique » pour résister aux enjeux systémiques liés à l’inclusion de plusieurs langues. En négociant les questions de l’accent, du caractère approprié et des discours normatifs, ces enfants ont exploré des manières d’inclure leur langue et leur identité dans le monde de la salle de classe en anglais seulement. Je désigne ces questions comme des « subversions ludiques », car le multilinguisme manque d’un soutien structurel et l’apprentissage en anglais se fait au détriment des langues parlées à la maison sur les plans idéologique et pédagogique. Je prête aussi attention à la manière dont cet accueil des langues a rehaussé l’interprétation, l’apprentissage et le sentiment d’appartenance multimodaux des élèves dans la classe. 

Comment la recherche que vous présenterez s’inscrit-elle dans le thème du Congrès 2022, Transitions?

Ladson-Billings (2021) a évoqué la manière dont la notion de quatre pandémies – la pandémie de COVID-19, la pandémie du racisme systémique, la crise économique et la crise climatique – qui, prises ensemble, exposent les disparités anciennes et profondes dans nos systèmes. De nombreux enfants et familles à l’échelle locale et mondiale vivent avec un stress et des traumatismes accrus en lien avec chacun de ces aspects. Des rapports ont défini les inégalités en matière de santé et l’idée d’une pandémie parallèle renvoyant à une perte d’apprentissage causée par la perturbation de la scolarité pour les élèves qui étaient déjà à la traîne et qui le deviennent encore plus. En effet, nous sommes dans une période de transition. 

Cette période de transition et ces difficultés exigent de nouveaux modes de compréhension et d’élaboration de systèmes qui adoptent l’équité et la justice. La reconnaissance des difficultés et la transition vers une approche intégrée à l’égard de l’apprentissage qui englobe toutes les expériences, valeurs, langues et cultures ouvrent la voie vers une expérience éducative plus radicalement juste.

Nous pouvons repenser cette transition comme un espace et une occasion de recadrer et de redéfinir les systèmes d’enseignement – j’écoute et je crée dans cet espace par mon travail.

Quelle est votre partie préférée de l’expérience du Congrès?

Apprendre aux côtés de tant de spécialistes et de chercheur.euse.s, en explorant de nouvelles idées et en créant des liens. 

Partagez vos attentes concernant le Congrès 2022.

J’ai bon espoir que le Congrès 2022 proposera une approche de revitalisation et d’intégration en lien avec l’éducation, les connaissances et la littératie, ainsi qu’un accent sur les réalisations de la communauté et de la culture et les modes de vie relationnels et l’apprentissage à la fois.