Discours d'ouverture de Prof. Patricia E. Perkins : Le Canada, le GIEC et la justice climatique
Le Canada est la neuvième économie mondiale et se classe généralement parmi les pays où il fait bon vivre. Son PIB par habitant se classe au 22e rang mondial. Cependant, ses émissions de gaz à effet de serre et son empreinte carbone par habitant sont parmi les plus élevées au monde. Du point de vue de la justice climatique, la réduction de nos émissions est un impératif moral.
Certains universitaires canadiens participent aux Conférences des Parties (COP) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ou collaborent avec le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) afin de diffuser les résultats de la recherche sur la science climatique, l'atténuation et les politiques à l'intention des décideurs du monde entier. D'autres se mobilisent pour des politiques climatiques plus fortes et plus efficaces ici au Canada, afin de réduire les émissions liées à la consommation et à la production. Les universitaires canadiens réalisent des recherches exceptionnelles sur les divers impacts des changements climatiques, de la fonte des glaces, du pergélisol et des rejets de méthane aux sécheresses, aux feux de forêt, aux inondations, aux phénomènes météorologiques extrêmes, à la modification des biomes et des habitats, aux impacts sur l'alimentation et la santé, et aux modèles climatiques. Les mouvements populaires posent les bases politico-écologiques d'un engagement public plus fort en faveur d'une transition post-énergies fossiles équitable. Le militantisme autochtone a permis de stopper ou de retarder la pollution par les gaz à effet de serre, équivalente à au moins un quart des émissions annuelles des États-Unis et du Canada entre 2011 et 2021.
Tout cela, et bien plus encore, au sein et au-delà du monde universitaire, est symbiotique et nécessaire, d'autant plus que le chaos politique et les préjudices économiques détournent l'attention de la crise climatique actuelle.