À propos des autrices | À propos de l'œuvre | Notes de l'autrice
« Population Control offre une nouvelle perspective sur l'institutionnalisation, qui n'est pas seulement une forme d'organisation spatiale, mais plutôt une logique, ou une façon de penser la gestion des populations marginalisées. »
À propos des autrices
Jen Rinaldi est une chercheuse socio-juridique à l'Université de technologie de l'Ontario qui utilise des méthodes de recherche critique inspirées des arts et de l'action participative pour étudier les violences institutionnelles et carcérales. Avec le collectif de recherche Recounting Huronia, elle a documenté des histoires d'institutionnalisation centrées sur les survivant.e.s. Elle a publié plusieurs ouvrages avec Kate Rossiter, dont Institutional Violence and Disability: Punishing Conditions et Population Control: Theorizing Institutional Violence. Elle a été la porte-parole régionale de l'équipe ontarienne de l'Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry pendant deux ans.
Kate Rossiter est professeure agrégée au département des sciences de la santé du campus Brantford de l'Université Wilfrid Laurier. Son parcours combine des études critiques en sciences sociales sur la santé publique et l'incarnation des études théâtrales et scéniques. Ses travaux de recherche primés sont interdisciplinaires et combinent des études critiques sur la santé et le handicap avec des méthodologies participatives et artistiques. Au cours de la dernière décennie, la professeure Rossiter a été chercheuse principale pour le projet de recherche à long terme « Recounting Huronia », qui vise à explorer les troubles du développement et les expériences d'institutionnalisation et de violence institutionnelle, en mettant particulièrement l'accent sur le Centre régional Huronia. Elle s'intéresse aux conditions structurelles de la violence engendrée par et au sein des organisations de soins présumées, et plus particulièrement à la manière dont les discours sur la sécurité sont utilisés comme moyen de déshumaniser les populations institutionnalisées.
À propos de l'œuvre
La violence est un élément omniprésent dans les expériences des résident.e.s des institutions, quels que soient le type d'établissement, la période historique, la région, le gouvernement ou le personnel au pouvoir, ou le type de population.
Population Control explore les conditions relationnelles qui donnent lieu à la violence institutionnelle, que ce soit dans les pensionnats, les camps d'internement ou les établissements correctionnels ou psychiatriques. Cette violence ne dépend pas d'un espace particulier, mais de modèles sous-jacents d'institutionnalisation qui peuvent se répercuter dans les milieux communautaires, même si le Canada ferme bon nombre de ses grands établissements. Les collaborateur.rice.s de ce recueil soutiennent qu'il existe une logique commune à tous les milieux communautaires qui prétendent prendre soin des populations indisciplinées : une logique de violence institutionnelle, qui implique un enchevêtrement profond de haine et de soins. Cette haine témoigne d'une dévalorisation des personnes institutionnalisées et rend certaines populations vulnérables à l'intervention de l'État sous le couvert de soins. Cependant, lorsque cette offre de soins est polluée par la haine, elle s'accompagne d'une violence inévitable et socialement prescrite.
À travers une série d'études de cas dans le contexte canadien – des asiles historiques et des blanchisseries pour « femmes déchues » aux prisons, foyers collectifs et refuges d'urgence contemporains –, Population Control appréhende la violence institutionnelle comme un phénomène social unique et prévisible, et ouvre la voie à la prévention de sa réapparition.
« Population Control » offre une nouvelle perspective sur l'institutionnalisation, qui n'est pas seulement une forme d'organisation spatiale, mais plutôt une logique, ou une façon de penser la gestion des populations marginalisées. Cela nous permet de réimaginer de nombreux espaces comme des lieux potentiels de violence institutionnelle et de décrire l'impact que cette violence peut avoir. Notre analyse des lieux et des modalités de la violence institutionnelle est essentielle alors que les gouvernements mettent en place de nouvelles pratiques pour gérer les groupes considérés comme perturbateurs sur le plan social.