Emma Burston (elle)

Nominé.e.s par les associations savantes membres de la Fédération des sciences humaines, les Prix du mérite des cycles supérieurs du Congrès 2022 récompensent des étudiant.e.s diplômé.e.s exceptionnel.le.s qui présenteront leurs travaux au Congrès des sciences humaines.

Photo of Emma Burston, CGMA recipient

 

Parlez-nous de vous.

Je m’appelle Emma Burston, je suis étudiante aux cycles supérieurs au Département de français à la Rutgers University et à l’Université Paris 8 – je termine une thèse doctorale en cotutelle intitulée « La nouvelle au XIXe siècle : entre fixité et mouvement ». Mes principaux intérêts de recherche comprennent la littérature française du 19e siècle (surtout les histoires courtes, la « nouvelle » et le « conte »), la culture visuelle (formes de spectacle immersif comme le diorama de Daguerre) et l’écocritique. Je suis très heureuse d’entrer en fonction comme enseignante de français au College of the Holy Cross en août 2022.

Indiquez la ou les associations savantes dont vous êtes actuellement membre.

Je suis membre de l’ACÉF-XIX, de la NCFS (Nineteenth-Century French Studies), de l’INCS (Interdisciplinary Nineteenth-Century Studies), de la NCSA (Nineteenth-Century Studies Association) et de la SDN (the Society of Dix-Neuviémistes).

À quelle(s) conférence(s) allez-vous participer ou assister?

Je donnerai une présentation à la conférence de l’ACÉF-XIX.

Quel est le titre de votre présentation au Congrès 2022?  

 « Le passage impossible : Maupassant et la hantise de l’auberge » (The impossible passage : Maupassant’s fear of the auberge) 

Comment décririez-vous la recherche que vous présenterez au Congrès 2022?

Ma présentation montrera la façon dont l’espace transitoire de l’auberge, dans le contexte des trois nouvelles de Guy de Maupassant intitulées « L’Auberge », « Boule de Suif » et « Les Sœurs Rondoli », sert d’espace de piégeage qui empêche les hôtes fictifs d’arriver à destination et les force à stagner dans cet espace liminal. J’espère montrer la manière dont la fascination du 19e siècle avec la vitesse et l’accélération constante de la vie quotidienne sont mises au défi par ces étranges scènes d’(in)hospitalité, où les hôtes deviennent des compagnons de cellule alors qu’ils attendent leur chance pour sortir. 

Comment la recherche que vous présenterez s’inscrit-elle dans le thème du Congrès 2022, Transitions?

La notion de transition est indispensable à mes recherches sur Maupassant dont les histoires courtes, en prolongeant la durée des états transitoires (comme le séjour dans un hôtel ou une auberge), créent des scènes de cohabitation inconfortables. L’auberge, dont on a tendance à penser qu’il s’agit d’un endroit où l’on peut « s’arrêter » pour faire la transition d’un endroit à un autre, entre son foyer et la communauté, ou dans le contexte de l’œuvre de Maupassant, entre les « hors » et les « là », devient une prison lorsque les hôtes d’un hôtel deviennent lentement des détenus. C’est le refus de Maupassant à l’égard du changement ou de l’avancement, son déni profond de la transition, qui me permet de relier mes recherches sur cet auteur au thème du Congrès 2022, Transitions. 

Partagez vos attentes concernant le Congrès 2022.

J’ai hâte de présenter mon travail sur Maupassant, bien sûr, mais je suis plus particulièrement curieuse concernant les présentations que donneront mes collègues à notre panel « Les lieux claustrophobes au XIXe siècle » (Atelier 4) comprenant des chercheur.euse.s dédié.e.s à Maupassant, Jules Verne et Stendhal, ainsi que des universitaires de partout dans le monde, y compris la Chine et le Japon. Je suis également ravie par le format de présentation vidéo qui me permettra de prévisualiser leurs travaux fascinants.