Faire valoir l'interdisciplinarité : Polytechnique Montréal se joint à la Fédération!

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17 janvier 2020

Lily Polowin, Coordonnatrice des communications, Fédération des sciences humaines

Veuillez vous joindre à la Fédération pour accueillir chaleureusement l’un de ses nouveaux membres : Polytechnique Montréal, la plus grande université d’ingénierie au Québec! L’adhésion de Polytechnique a été acceptée lors d’un vote officiel durant la toute première Réunion annuelle virtuelle de la Fédération, le 15 mai 2019, tout comme celle d’un autre établissement montréalais, HEC Montréal.

Oui, vous avez bien lu : une école d’ingénierie et une école de commerce se sont jointes à la Fédération des sciences humaines! Pour connaître les motifs qui ont incité ces établissements à collaborer avec nous, poursuivez votre lecture. J’ai moi-même cherché à en savoir plus, et les réponses que j’ai obtenues sont des plus intéressantes!

Polytechnique Montréal est l’une des écoles d’ingénierie les plus renommées au pays, et pas seulement parce qu’elle forme d’excellents ingénieurs. L’école a récemment obtenu la Certification Parité de l’organisme La gouvernance au féminin en récompense de ses efforts pour atteindre la parité. Elle est ainsi devenue la première université à décrocher cette certification, habituellement décernée aux entreprises. Le conseil d’administration de Polytechnique avait officiellement fait part dès 2017 de l’engagement de l’établissement à soutenir et à promouvoir l’équité, la diversité et l’inclusion. L’obtention de la Certification Parité montre qu’il respecte bien cet engagement. 

Cherchant des points communs entre les sciences humaines et l’ingénierie, j’ai demandé à deux amis ingénieurs de résumer leur profession en une phrase. À ma grande surprise, ils m’ont donné des réponses presque identiques, même si l’un est un Canadien qui a fait ses études d’ingénierie en anglais et en français à l’Université d’Ottawa et l’autre a fait ses études en espagnol à la Universidad del Atlantico, en Colombie. Selon eux, le travail d’un ingénieur consiste à comprendre pleinement l’étendue et la nature d’un problème, puis de le résoudre en mettant en œuvre une solution technique concrète étape par étape.

Pour passer du problème à la solution, les ingénieurs utilisent le « processus de conception technique ». Même s’il en existe des variantes selon les sources, le processus consiste généralement à définir le problème, à recueillir de l’information ou à formuler une hypothèse, à concevoir et à bâtir des modèles, à mettre les modèles à l’essai et à se servir des commentaires formulés durant les essais pour améliorer la conception. Une fois ce processus terminé, les ingénieurs doivent parfois le reprendre du début à l’aide des nouvelles données recueillies lors du cycle initial. En un mot, il s’agit d’un processus itératif. Alors, qu’est-ce que ce processus de conception et les sciences humaines ont en commun?

J’ai posé la question à Philippe Tanguy, directeur général de Polytechnique, afin d’avoir le point de vue d’un haut dirigeant. M. Tanguy qui dirige Polytechnique depuis le début de 2018, est aussi professeur de génie chimique. Il mentionne que Polytechnique a déjà un groupe de recherche qui réunit des professeurs ayant une expertise en sciences sociales et en génie. Les travaux du Groupe de recherche en gestion et mondialisation de la technologie touchent à des domaines au confluent de la technologie, de la société et de l’innovation. Le mandat du groupe est de contribuer aux réflexions qui s’inscrivent dans un contexte de développement technologique fulgurant, où le développement économique ne peut plus se faire sans tenir compte des impacts sociaux, humains et environnementaux.

La collaboration a lieu avant l’enclenchement du processus itératif de conception. Il est moins question ici de la nature du travail de l’ingénieur que de son but ou de son orientation. Même si son travail consiste à résoudre les problèmes, l’ingénieur doit réaliser que les problèmes existent dans un contexte social et trouver des solutions qui tiennent compte de ce contexte et de ses effets sur un concept fragile, éphémère et vital appelé vie sociale.