Une laïcité durable ? Une table ronde sur la loi 21 et ses conséquences - Partie I
Vrindra Narain, McGill University
Saaz Taher, Université du Québec à Montréal
Nadia Hasan, York University
Amélie Barras, York University
2024 marquera les cinq ans de l'adoption de la Loi sur le respect de la laïcité de l'État, également connue sous le nom de Loi 21. La Loi 21 visait à formaliser la laïcité de l'État, par le biais de ses institutions publiques, ainsi qu'à s'immiscer dans les relations privées en modifiant la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. D'aucuns pourraient faire valoir qu'une telle approche législative aurait pour effet de calcifier les relations, plutôt que de proposer un modèle durable de vie en communauté. En outre, le double recours à la clause dérogatoire (articles 33 et 34 de la loi) a fait l'objet de discussions dans tout le Canada et a été une source d'inspiration pour d'autres provinces, leur permettant de légiférer sur des questions controversées.
Cette table ronde bilingue vise à examiner, disséquer et analyser de manière critique les conséquences de ce projet législatif, y compris l'utilisation de la clause dérogatoire. Elle demandera aux participants si (ou si/comment) la Loi 21 a atteint son objectif de fournir une vision partagée (et un avenir) de la société québécoise, et d'éviter, comme l'a expliqué le premier ministre François Legault, un "rempart contre les dérapages" (notre traduction). En d'autres termes, cette table ronde évaluera et discutera si la laïcité, telle que façonnée par la Loi 21, fournit un cadre sociétal durable. S'appuyant sur une expertise en droit, en sciences politiques, en études religieuses, en études de genre et en sociologie, cette table ronde examinera 1) la décision tant attendue de la Cour d'appel du Québec, 2) la durabilité de la clause dérogatoire